Interview alumni : Lucas Berenger, chef de projet écologue

Aujourd’hui nous partons à la rencontre de Lucas Berenger, un ancien étudiant en Master 1 Biodiversité et Développement Durable, à l'Université de Perpignan. Il a débuté sa vie professionnelle à son compte pendant 2 ans, avant de rejoindre l'entreprise Biotope en tant que chef de projet écologue, plongeur-expert naturaliste.
Venez découvrir son parcours, son métier et ses conseils au travers de son témoignage !
Bonjour Lucas, en quoi consiste votre métier ?
Je suis chef de projet écologue dans un bureau d’étude en environnement. Mes missions sont assez variées. J’alterne entre le rôle de commercial et un rôle plus technique, en tant qu’écologue, plongeur-expert naturaliste.
En tant que commercial, je vais démarcher des partenaires et des clients pour trouver de nouveaux contrats. J’interviens, ensuite, dans la réalisation de différentes études. La plupart du temps, je vais effectuer une expertise de terrain en plongée sous-marine, puisque l’on est un bureau d’étude en environnement, spécialisé dans la faune et la flore. Avec mon équipe, nous réalisons des inventaires de biodiversité marine.
Une fois ce travail de terrain réalisé, j’ai plusieurs jours de rédaction pour rentrer nos données dans le cadre d’une étude. Ces études peuvent être de deux principaux types : soit une étude d’impact d’un projet d’aménagement, soit un projet plutôt axé conservation de la biodiversité (pour les parcs, les réserves et autres gestionnaires de la biodiversité).
Avec quels types de clients travaillez-vous ?
Nous travaillons principalement en milieu marin. Nos clients sont essentiellement des organisations publiques : les collectivités (communes et intercommunalités, départements, régions, etc.) et également l’armée, qui peut avoir des activités en mer et a besoin d’aménagement. Cependant, nous travaillons aussi avec quelques entreprises, notamment celles qui font des travaux d'aménagements des ports, des digues, des câbles sous la mer.
Selon vous, quelles sont les qualités à avoir ?
Il faut être polyvalent, réactif et savoir s’adapter à des situations souvent nouvelles. Il faut apprécier de faire du travail de terrain, ce n’est pas forcément donné à tout le monde, puisqu’il peut faire très chaud, très froid... La plongée, c’est quand même particulier.
En parallèle, il faut aussi aimer travailler au bureau, rédiger et avoir la fibre commerciale. Ce n’est pas négligeable si on travaille dans un bureau d’étude privé.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ?
C’est sa polyvalence. J’aime mélanger les missions commerciales, administratives, relationnelles et plus techniques. Ça fait bientôt 10 ans que je fais ce métier, et j’ai toujours de nouveaux sujets qui émergent. On travaille sur des choses que l’on connaît parfaitement, on propose notre expertise et c’est assez satisfaisant et valorisant. Et parfois, on n’a pas tout de suite la réponse à un problème. Alors, j'apprends et j’apporte une solution. De ce fait, je garde toujours une part d’apprentissage et c’est intéressant.
Quelles formations avez-vous suivies pour atteindre ce poste ?
Après avoir passé un bac scientifique, j’ai fait un DUT Génie biologique option Génie de l’environnement à l’IUT de Toulon. Et je voulais poursuivre avec une licence 3. J’ai, finalement, repris le cursus en Licence 2 à l’Université de Perpignan et j’ai poursuivi en Licence 3 (Biologie-Écologie) et en Master 1 (Biodiversité et Développement Durable).
Après ces trois années, j’ai eu envie de changer et d’en apprendre davantage sur l’Atlantique, alors je suis parti faire mon Master 2 à l’Université de La Rochelle (Gestion des Ecosystèmes Anthropisés).
Après avoir terminé mes études, j’ai commencé en tant qu’expert naturaliste et plongeur professionnel à mon compte pendant deux ans. Puis, j’ai rejoint l’entreprise Biotope, depuis maintenant près de 8 ans.
Pourquoi avoir choisi l'Université de Perpignan ?
La maquette de la licence m’a intéressée parce qu’elle était à mi-chemin entre écologie et biologie et à l’époque, je n’étais pas certain de vouloir faire seulement de l’écologie. J’aimais bien le contenu de la licence.
À ce moment, je ne m’étais pas renseigné sur le master, mais au final il y avait une option de plongée scientifique, pour apprendre à travailler sous l’eau. Et à l’époque, ce n’était pas si répandu, seulement 2 ou 3 universités devaient le proposer en France. C’est ce module dans la formation qui m’a fait rester à Perpignan.
Et aussi, je ne voulais pas une trop grande ville, comme Marseille ou Nice, alors Perpignan était un bon compromis. Je ne connaissais pas du tout mais venant du Var, je voulais garder la mer et les montagnes à côté.
Qu’est-ce qu'elle vous a apporté en plus de la formation au métier ?
J’ai passé trois ans d’études très agréables. D’une part grâce au bon cadre de vie, mais aussi grâce au sport universitaire. J'ai découvert des sports que je ne connaissais pas. C’était l’occasion de faire des rencontres. Aussi, j’ai pu continuer à jouer au tennis et j’ai participé à des compétitions UFOLEP avec des ERASMUS (marocains, camerounais, irlandais, tchèques…). C’était super enrichissant ! J’ai gardé un très bon souvenir de ça.
Un conseil pour les jeunes qui veulent se lancer ?
Il faut se lancer. Il n’y a pas énormément de place. Je recommande de bien développer son réseau. Et ça commence par s’investir dans le domaine associatif, dire oui à des invitations, à des réunions, assister à des colloques. Ce domaine fonctionne beaucoup par réseau. C’est un tout petit monde où tout le monde finit par se connaître et c’est beaucoup plus facile quand on se donne la peine d’aller découvrir les gens.
Je pense aussi que l’université, c’est bien et ça apporte plein de choses, mais on apprend aussi beaucoup par l’engagement bénévole et par ce qu’on fait en dehors des cours. Un certain nombre d’étudiants ne poussent pas plus loin que les stages demandés dans le cadre de leurs cursus. Or, il faut être curieux, avoir « la niaque », aller chercher des savoirs, du réseau et de cette manière, on gagne aussi en savoir-être.
Quels types d’actions bénévoles, il y a-t-il dans votre domaine ?
Il y a beaucoup d’associations ou de clubs de plongée qui font des actions en faveur de l’environnement, des inventaires de biodiversité marine.
Il faut plonger pour apprendre les différentes espèces sous-marines. Et aujourd’hui, à l’heure du numérique, c'est intéressant d’avoir son appareil photo sous-marin, sa « Gopro » ou autre, pour faire ses propres photos. Il existe des plateformes en ligne, sur lesquelles on peut mettre ses photos, échanger et identifier ce que l’on photographie (exemple : https://www.inaturalist.org/ ; https://doris.ffessm.fr/). C’est un très bon moyen d’apprendre et de se démarquer.