Portrait d'ancien : Michel Bah, directeur général dans l'association ALDP (STAPS)

« J’y ai vécu des années incroyables et j’en garde de très bons souvenirs »
Michel BAH, un ancien étudiant de l’UFR de STAPS de Font-Romeu, sait aller au-delà de obstacles. Aujourd’hui directeur général de l’Association des Loisirs de la Diversité et du Partage (ALDP), il nous raconte son parcours.
Etant très bon élève et après avoir réalisé un baccalauréat scientifique, ses parents souhaitent qu'il réalise des études pousser vers des écoles d'ingénieurs. Mais passionné depuis toujours par les métiers du sport, s’est naturellement qu’il s’inscrit en STAPS à Font-Romeu.
Font-Romeu a été pour lui un endroit idyllique pour étudier ;
« C’est une structure à taille humaine avec des enseignements de qualité. »
Souhaitant au départ s'orienter vers la formation préparateur physique et ainsi atteindre le plus haut niveau notamment dans les sports collectifs, il débute une licence d'entraînement préparation physique où il sera parmi les premiers de sa promotion. Par la suite, il s'intéresse à réaliser un Master mais malheureusement s'y prend trop tard, les inscriptions étant clauses.
Arrive alors le moment où il se questionne sur son avenir et sur ce qu'il compte faire.
Ayant l'idée depuis toujours de monter une structure sportive, il s'interroge sur les compétences qui lui manque à acquérir. Instinctivement, il décide de réaliser une seconde Licence en Management du Sport pour développer son expertise dans des domaines de gestion d'entreprise et de gestion de projet. Il commence cette formation avec de nombreux aprioris (peur de ne pas être réellement fait pour ce domaine) mais se rend rapidement compte de son erreur. Les cours enseignés le passionnent et le fait d’avoir un pied ancré dans le monde professionnel par le biais des rencontres et événements organisées est très formateur.
Avec sa promotion, il organise des événements comme le Défi NatureS (évènement qui a pour but de faire venir les sports en pleine nature au sein de la ville) où ils ont pu accueillir à travers plusieurs éditions des invités prestigieux tels que Camille Lacourt, Denis Brogniart, Valérie Bègue, Killian Jornet ou encore Alan Brazo.
« Les discussions avec les professionnels m’ont permis de comprendre ce que je comptais faire de ma vie. »
Il sort grandi de cette formation, humainement (confiance en soi) ainsi que professionnellement. Durant cette année de Licence il réalise un stage au sein de l’UCPA (union nationale des centres sportifs de plein air), une expérience déterminante puisqu’il va rencontrer son futur mentor, Lounes Mammar.
Au sein de cet établissement, sa principale mission est de monter un dossier de reprise de structure, qu'il ne finit pas, lui laissant un goût amer mais garde le projet dans un coin de sa tête.
Souhaitant repartir sur les bases de son projet professionnel à savoir la préparation physique, il part sur Montpellier réaliser un Master en préparation physique. Cette dernière formation lui ouvre les yeux sur ses objectifs professionnels ; il préfère gérer une structure que la préparation physique. (Sa deuxième Licence a été pour lui révélatrice)
Il termine son 1er semestre de Master et décide de retourner à la rencontre de son ancien maître de stage avec le dossier de la reprise de structure d'il y a 1 an terminé. Son but, travailler pour lui.
"J'ai essayé de provoquer quelque chose. Tu veux te relancer là-dedans ? Tu n'avais pas fini un dossier ? Tu n’as jamais eu le temps d'aller au bout ? Tu vas le travailler comme il se doit et tu vas rajouter de nouvelles choses ! Tu vas montrer que tu as bossé."
Après cette présentation, Lounes MAMMAR revient vers lui avec deux possibilités ; soit il travaille avec lui à l'UPCA, soit il l’accompagne sur le lancement d’un projet qui pourrait fonctionner dans les prochaines années, qui va demander de l’investissement. C'est ainsi qu’en janvier 2016 l'ALDP est créée.
"Lounes Mammar a eu un rôle de mentor déterminant"
Aujourd’hui, l’association c’est 5 ans d'existence, un chiffre d'affaires de plus d’un million d’euros, 3000 bénéficiaires, 74 salariés. Son objectif ? Développer le vivre-ensemble, créer des actions qui mettent en avant ce qui rassemble comme des séjours pour les enfants pour les inciter à se rencontrer (de tout horizon confondu) ou la mise en place de centres de loisirs par le biais de formation et d’agréments.
Etant bénévole les premières années, Michel doit travailler pour payer ses factures. Grâce à son parcours universitaire et ses connaissances, il décroche un poste de responsable formation BPJEPS (Brevet Professionnel Jeunesse, Éducation Populaire et Sport) à l'IFSC USAP Formation, un poste aux multiples casquettes qui lui permet de prendre en maturité et en professionnalisme.
Au fil du temps, son association prend de l’ampleur il doit se résoudre à faire un choix. Soit il continue au sein de l’USAP (où il prend en responsabilité) soit il poursuit ses rêves et gère ALDP à plein temps. C’est ainsi qu’il démissionne pour s'investir totalement à son projet. Nous sommes en 2019, peu de temps avant le début de la crise du Covid 19.
« Certains m’ont dit que j’étais fou de partir d’une structure si prestigieuse. Je voulais suivre mon propre chemin. »
Arrive alors un nouvel obstacle en mars 2020, le 1er confinement ; plus aucunes écoles ouvertes, plus de rentrée de fonds ni trésorerie. Pour autant, Michel et son équipe restent motivés. Ils s’adaptent et réinventent leurs activités.
« Développer le vivre-ensemble alors qu'il n'est pas possible de se rencontrer en vrai ça a été une réelle épreuve. »
Déployer leur communication, créer du contenus vidéos, chercher du financement, chercher des solutions avec les banques, adapter une posture professionnelle face aux salariés, … De gros challenges qui lui ont permis d’évoluer d’un point de vue managérial.
Cette souplesse acquise durant le 1er confinement leur ont permis de s’organiser lors du second pour garder une activité semi correct (écoles ouvertes, supports vidéo mise à disposition pour s'adapter à la situation sanitaire).
Un conseil :
S’il devait donner un conseil à un étudiant de l’UPVD il dirait qu'il faut savoir se laisser guider parfois par ses choix. Malgré le fait qu'il s'est constamment remis en question par rapport à ses études et à son positionnement sur le marché du travail, toutes les actions qu'il a pu mener l'on conduit à la place qu'il occupe aujourd'hui.
Il garde un très bon souvenir de son passage à l'Université de Perpignan de par la continuité des formations qui sont proposés, la proximité avec les professeurs, des enseignements de qualité et des cours qu’y l’ont marqué comme celui d'anatomie fonctionnelle de Monsieur Olivier Lambert ou encore savoir anticiper les cours de socio du vendredi matin après la soirée de la veille.
« Sur l'antenne de Font-Romeu tout le monde se connaissait il y avait une bonne ambiance, avec un cadre de vie agréable. »
Il est essentiel pour lui d'avoir un réseau des anciens étudiants car il permet d'illustrer des parcours atypiques mais aussi susciter des vocations chez de nombreuses étudiants, perdus en grande partie à cause du contexte sanitaire actuel quant à leur insertion professionnelle.
« Le fait de se rassembler d'une façon ou d'une autre c'est une richesse qu'il faut savoir exploiter. Ne pas se fixer de limite et profiter de chaque temps que l'on passe à l'université et ne pas avoir peur d'aller à la rencontre de professionnels. Cela permet de s'ouvrir de nouvelles opportunités. Il ne faut pas hésiter à contacter d'anciens étudiants, ils seront de très bons conseils. »
Pour l'avenir, il souhaite faire grandir son association et pourquoi pas l'ouvrir sur toute la France afin d’exporter leur savoir-faire à plus grande échelle. Nous lui souhaitons tout le succès qu’il mérite.